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NÉCROLOGIE. 143 dans ses jours d'heureuse inspiration, surnomma si souvent le Greuze lyonnais. « Cet artiste»alors encore plein de vie et de force, était Michel-Philibert Genod. « Doué d'une de ces organisations qui semblent défier ta maladie et la vieillesse, parvenu enfin au but de sa modeste ambition, tout lui présageait encore de longues et heureuses années. Mais ses jours étaient comptés : if devait suivre de près, au tombeau, Viberl et Bonncfondf ses amis, frappés dans la maturité de leur talent ; Saint-Jéan, enlevé dans tout l'éclat de sa gloire. Comme eux, comme ces éminenis artistes dont nous portons encore le deuil, la mort devait l'atteindre avant qu'il eût fini sa journée. « Michel Genod eut de son vivant les honneurs de la biographie. Léon Boitel, cél'aulre artiste par l'esprit et par le cœur, a raconté, dans des pages charmantes, la vie de l'homme et celle du peintre. 11 nous l'a montré enfant, ou- bliant les jeux de son âge pour se livrer loul entier h sa vocation naissante; puis, par des ébauches remarquables de hardiesse, attirant la bienveillante attention d'un amateur de notre ville, auquel il dut son entrée à l'Ecole des beaux- arts. « Admis, presque enfant encore, dans la classe du profes- seur Pierre Revoil, qui le prit en amitié, il fui bientôt un des meilleurs élèves de ce maître habile. Aucun succès ne manqua à ses débuts; il ne quitta l'Ecole qu'au jour où elle n'eut plus de couronnes à lui offrir. « La jeunesse de Michel Genod fut heureuse comme son enfance; elle s'écoula entre un père et une mère, aimant leur fils autant qu'ils en étaient aimas, contents du sort mo- deste que leur faisait le travail, et portant gaîment l'existence, sans regarder au-dessus d'eux. « C'est là , c'est dans ce milieu où les douces émotions