Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            NICOLAS BERGASSE.                              85

 servie au club des jacobins, « espèce de corps législatif, ajou-
 tail-il avec dédain, pour lequel mes commettants ne m'ont
 accordé aucune mission. »
    En même temps il terminait par celte belle et triste décla-
 ration une lettre adressée aux Lyonnais : « Il est temps pour
 moi de quitter cette carrière où je ne vois plus que le bien
 soit possible, et où les jours ne se succèdent que pour ajouter
 à ma tristesse. Vous recevrez incessamment ma démission,
Messieurs... J'ai gardé mon poste tant que j'ai espéré des
circonstances plus calmes el le retour des opinions saines et
modérées ; je n'espère plus rien aujourd'hui, et ma tâche
doit finir où malheureusement je vois cesser mon espé-
rance (1). »
    Brouillé avec Clavière qui était un des grands promoteurs
du papier-monnaie, séparé de son ami Brissot qui l'avait
inulilement appelé au club des jacobins, le libéral de la veille
devint le point de mire des conspirateurs du lendemain. Les
Révolutions de Paris, !e Patriote français, le Courrier du
Brabant le dénonçaient chaque jour comme aristocrate.
Camille Desmoulins ayant accusé le représentant de Lyon
de continuer à exiger son indemnité de député, bien que
n'allant plus à la chambre, Bergasse traita d'imprudent
scélérat l'auteur de cette invention, et fil connaître au public
que non seulement il ne réclamait pas les 18 francs par jour
auxquels il avait droit, mais qu'il n'avait jamais voulu, quoi-
que sans fortune, en recevoir une obole. « En ce temps de
calamité, disait-il, avec une vraie noblesse, je me serais fait
un reproche d'en toucher la plus faible partie, et le trésor
royal n'a pas à me reprocher d'avoir augmenté sa dépense. »

   (t) Paris 1 e r mai 1790. Lettre de M. Bergasse, député de la sénéchaussée
de Lyon, à ses commettants,au sujet de sa protestation contre les assignats-
monnaie, suivie de quelques réflexions sur un article du Patriote français
rédigé par M. Brissot de Warville. (Sans nom d'imprimeur.)