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                         DU VITALISME.                      451

êtres vivants, on a constitué, comme distincts, le groupe des
végétaux, celui des animaux et celui des races humaines.
J'imaginerais difficilement qu'aucun médecin de nos jours
voulût sérieusement faire rentrer la biologie et l'anthropolo-
gie dans l'histoire de la matière brute.
   Il est vrai qu'au delà de cette distinction qui s'impose a
tous, en tant qu'elle est fondée sur les attributs sensibles et
sur les fonctions apparentes, la discussion s'est ouvert un
champ étendu, obscur, incertain, au moins mal défini, en
y faisant entrer la question abstraite de la vie et de l'âme
considérées comme principes des phénomènes propres aux
plantes, aux animaux et à l'homme. Il faut bien l'avouer,
c'est sur ce terrain qu'ont éclaté et que devaient nécessai-
rement éclater les dissidences ; et ces dissidences n'ont pas
seulement séparé les médecins et les philosophes les uns des
 autres, mais encore elles ont divisé la médecine et la philo-
 sophie en plusieurs sectes, je dirai, si l'on veut, en plusieurs
 écoles.
    Ce fait constaté, je me demande pourquoi rien de sem-
blable ne s'observe plus aujourd'hui dans les sciences phy-
 siques, pourquoi nous n'avons pas plusieurs écoles en
 astronomie, en physique, en chimie, et pourquoi coïncidem-
 ment les progrès de ces sciences ont été si étendus, si ra-
 pides, que l'esprit humain ne peut sans une légitime fierté
 contempler ses conquêtes, j'entends surtout celles qu'il a
 réalisées depuis moins d'un siècle, dans la connaissance du
 monde matériel.
    Ai-je donc besoin de répondre a cette question, quand tout
 le monde sait, même l'élève qui n'en est encore qu'aux pre-
 mières pages d'un traité de physique ou de chimie, que dans
 ces sciences l'observation et l'expérience servent a la fois
 de base et de contrôle, d'instrument et de pierre de touche,
 de méthode et de preuve ; quand personne n'ignore que les