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270 SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE. Sous ce titre: L'Eglise neuve, M. Leslourgie, membre correspondant, a composé des vers couronnés par l'Académie des jeuxfloraux: après une longue absence, l'enfant du pays revenait plein de foi, d'amour, de poésie ; mais, la génération nouvelle ne le connaît pas; il ne retrouve plus les lieux dont l'image est restée gravée dans son cœur ; tout est changé , môme le cimetière; en voyant l'église neuve, il exhale ses regrets : Je rapportais de loin mes chimères éteintes Et, comme un ex-voto, je voulais les placer Au pied de ces autels et sur ces parois saintes Vestiges vénérés que l'on vient d'effacer. Mais rien n'est plus resté de ce qui fut ma vie. Ainsi, j'allais partir, quand une voix céleste Descendit de la tour sur mon front incliné ; Oh! je la reconnus ! elle me disait : Reste ! Mon chant, triste aujourd'hui, te fêta nouveau-né, Je suis la vieille cloche et pourtant je demeure ! Frère, fais comme moi, reste!.... je suis resté. M. de Lubac après avoir apprécié le mérite de deux ou- vrages écrits en dialecte populaire : un recueil de fables en patois bugeysien, par le P. Froment, et le célèbre poème de Miréïo, par M. Mistral, en langue provençale, s'est attaché à démontrer l'utilité de ces productions, même en dehors de leur valeur littéraire, au point de vue de l'ethnographie. M. Norbert Bonafoux, membre correspondant, professeur à la Faculté des Lettres d'Aix, nous a transmis une Epitre à un célibataire que je voudrais reproduire en entier. Qui, moi me marier? mais vous n'y pensez pas ! L'hymen pour un jeune homme est un premier trépas. Quand le maire d'abord, et puis le saint ministre,