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                        SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE.                  263

   Le Cercle Musical est le séjour où l'hôte infernal en rup-
ture de ban, offre le spectacle de ses enchentements.
        Du pouvoir magnétique on a plus d'une preuve,
        Lorsque, dans son sommeil, Madame Cazeneuve
        Nous montre, tour à tour, l'insensibilité,
        L'état cataleptique et la lucidité.
        Voyez sur ses beaux traits parés de mille grâces,
        De l'inspiration se dessiner les traces,
        Le rayon prophétique illumine son front
        D'où jaillit la pensée en éclair vif et prompt.

  Les tours de M. Cazeneuve sont des plus surprenants :
        Il réunit en lui, ce n'est pas dire trop,
        Bosco, Robert-Houdin, Mesmer, Cagliostro.

       Vous avez dans vos mains un mouchoir en lambeaux,
       Soufflez, le voilà neuf et même des plus beaux.
       Voulez-vous des oiseaux? Coupez cette carotte,
       Vous en verrez sortir pinson, serin, linotte

       La carte, à votre gré, devient cœur ou carreau ;
       Dans un verre en vos mains le vin se change en eau.

       Nous avions un civet, le lièvre prend la fuite.

  Frappé de tant de prodiges, Micromégas impute à M. Ca-
zeneuve tous les faits mystérieux passés et futurs:
        Si même du soleil la terre restait veuve
        Il n'en accuserait que Monsieur Cazeneuve.

   Dans un petit volume de poésies intitulées les Epaves du
matin, M. Guilleraaud a réuni des élégies, des ballades, des
épithalames, des apologues, poésies écrites, dit-il, de seize
à vingt ans, dans celte période de la vie où l'homme, par ins-
tinct, raisonne avec le cœur et pense avec la tête. L'auteur
vous a lu, avant de la publier, une élégie de ce recueil in-
titulée: La Croix abandonnée.