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                DU PONT DE LA GUILLOTIÈRE.               127

terminait ainsi : « Auxquels et à tous les autres gardes
 « de la dite maistrise des ports , avons enjoinct de faire
 « leurs charges suivant les édiets et ordonnances du Roy,
 « arrests et règlement du conseil, leurs faisans très ex-
 « presses inhibitions et deffenses d'y contrevenir et d'u-
« ser d'aucunes violences, ny prendre, recevoir, exi-
« ger, ou lever soubs quelque couleur, occasion ou pré-
 « texte que ce soit, aucune chose des marchands, voi-
 « turiers, courriers, et autres personnes, de quelque es-
 te tat, qualité et condition qu'elles soient, à peine sur la
 « première plaincte bien et dùement vérifiée, d'estre pen-
  « dus et estranglez au bout du Pont du Rosne sans autre
 « forme ni figure de procez ».
    Entre le grand nombre de méfaits pour lesquels ces
gardes furent punis, nous citerons le suivant :
    Un jeune homme de vingt-cinq ans, partant pour Mar-
seille, sortait par la porte du Pont-du-Rhône; il était
monté sur un cheval acheté pour ce voyage, Arrêté au
pont par les gardes Berthaud et Laforest, qui lui deman-
dèrent s'il portait de l'argent, il répondit qu'il n'avait
sur lui que 70 écus, somme nécessaire pour faire son
 voyage. Les gardes lui refusant le passage du pont, ce
jeune homme était rentré dans la ville ; mais ne trouvant
pas chez lui le secrétaire du gouverneur, et étant du
reste pressé de se mettre en route, il était revenu sur ses
pas, et, monté sur son cheval, avait traversé la porte
du Pont-du-Rhône sans difficulté de la part de ceux qui
la gardaient. Cependant Berthaud et Laforest ayant pris
un bateau, se rendirent à Vienne, et attendirent le mal-
heureux voyageur près du pont, du côté de Sainte-Co-
lombe. Armés chacun d'un pistolet, ils le voient arriver,