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                         LES VILLEROY.                      87

 équitable et bon, tant obéi, honoré et aymé de tous ses
 serviteurs qu'il n'y a que la seule mort qui puisse effacer de
 leurs cœurs sa très-heureuse et chère mémoire ». Ces
 quelques lignes nous donnent la mesure de l'esprit de parti
qui dominait dans ces temps cruels. Heureusement pour
 Villeroy que les fauteurs de la Saint-Barthélémy ne l'eurent
point pour complice. Sa jeunesse, les soins qu'il donnait
 particulièrement aux affaires étrangères, le firent éloigner,
 dit-on, des colloques secrets où tout se tramait pour cette
horrible nuit.
    Après la mort de Charles IX, Villeroy, conservé dans ses
fonctions par Henri III, prit une part active à toutes les
affaires. Sa retenue, la souplesse de son esprit le rendaient
merveilleusement propre aux négociations les plus difficiles.
Ministre intelligent, c'était de plus un serviteur intègre.
Son ambition semblait se reporter sur -son fils unique,
Charles, seigneur d'Halincourt, dont il cherchait a assurer
l'avenir par un brillant mariage. Il dirigea d'abord ses vues
sur l'héritière de la maison de Maure, un des plus grands
partis de Bretagne, mais le duc d'Epernon fit échouer ces
projets. Villeroy s'en consola bientôt par une alliance qui
devait servir de marche-pied à la fortune de sa famille dans
nos contrées. Marguerite de Mandelot, fille de François,
gouverneur de Lyon et d'Eléonore Robertet, n'était pas aussi
riche que Mademoiselle de Maure, mais il y avait lieu d'es-
pérer que le gendre de Mandelot serait aussi son successeur.
Marguerite était donc convoitée par des influences rivales,
et, malgré la distance du rang, la duchesse de Mayenne n'était
pas éloignée, dit-on, de la demander pour son fils d'un
premier lit, le marquis de Villars. Par ce moyen, la Ligue
se fût assurée, sans coup férir, de la seconde ville du
royaume. Aussi Henri III favorisa-t-il les prétentions des
Villeroy sur Mademoiselle de Mandelot; d'ailleurs un ardent