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POÉSIE. LA CHÈVRE ET LE CHOU. Un homme qui se croyait sage, Et qui n'en était que plus fou, Croyant y trouver avantage, Ménageait sa chèvre et son chou. Il narguait ses voisins et proclamait sans cesse Son savoir-faire et son adresse, Montrant avec orgueil, auprès de l'animal, Le chou devenu colossal. Or, Jeannette, un beau jour, trompant la surveillance De son maître trop confiant, Ne se fit pas souci de braver sa défense Et de croquer le légume friand. Hélas ! la gourmande chevrette De sa faute subit dure punition, Car, le soir même, la pauvrette Trépassa d'indigestion. N'imitons pas ce politique Qui pensait ménager et la chèvre et le chou : Il perdit tout, par sa belle tactique, Et, de riche, fut sans le sou. J. DE LUBAC. U