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SUR RICHARD DE LAPRADK. 13 Ces changements réagissent d'une manière infaillible sur la santé' comme sur la maladie. Tous les êtres organise's, vi- vants, les animaux et les plantes, s'étiolent dans l'ombre, n'ont plus que des fonctions affaiblies ou interverties. Partout, au contraire, où abonde la lumière, ce stimulant par excellence du principe de la vie, la force, l'excitation sont plus grandes (1). Ce n'est pas le corps seul que la lumière, par sa présence ou son défaut, impressionne ou modifie ; elle agit également « nifcste? Quelle est la raison physique de cette influence ?... Mémoire « qui aremporté le prix nu jugement de la Société de médecine de Bruxelles. « par le D r Richard de Laprade. » (Bruxelles, 1806.) Quatorze mémoires sur ce sujet étaient parvenus à la Société. Ce n'est pas une œuvre vulgaire que celle qui a triomphé dans un concours où le docteur piémontais Aymone , le docteur Murât, de Montpellier, avaient présenlé des monographies importantes sur ce sujet neuf encore, qui n'avait été jusque là le sujet d'aucune étude spéciala de la part des au- teurs. « Un esprit vraiment philosophique a présidé à sa composition, dit le rapport du docteur Fournier, il annonce un écrivain doué d'un génie peu ordinaire, très-versé dans tout ce qu'un habile médecin doit savoir. » Les remarques, les observations qui accompagnent le texte, ajoutent en- core à sa valeur, et méritent une mention particulière. (1) On ne saurait trop insister sur ces questions qui ont été depuis ce temps, sihabilement développées dans la plupart des traités d'hygiène publique, et qui ont exercé une si grande influence sur les améliorations qui se sont pro- duites de nos jours. Ne sait-on pas que dans les villes, lorsque les rayons lumineux ne pénètrent qu'imparfaitement, que d'une manière oblique, ré- fléchis, rétractés à travers des vapeurs aqueuses , des corps étrangers, les habitants lymphatiques, dégénérés , se trouvent prédisposés à toutes les maladies asthéniques, ou frappés par elles ? Tandis que les moyens de des- truction se multiplient , les forces pour leur résister diminuent. Lorsque la nuit est prolongée, pour apprécier son influence dissolvante et délétère, sts conséquences pernicieuses, on peut lire, dans les tristes récits de Silvio Pellico, de Maroncelli, les affections cruelles qu'ils ont contractées, les souf- frances qu'ils ont subies, ainsi que leurs compagnons, dans les sombres pro- fondeurs des cachots du Spielberg.