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280                       SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE.

lyse a un point de vue liltéraire opposé, considôranl comme
terminée lu querelle des romantiques et des classiques, ne
distinguant plus que les auteurs écrivant bien de ceux qui
écrivent mal. Ne serait-il pas plus vrai de reconnaître qu'il
 existe des écoles différentes cl dans chacune d'elles, de bons
 et de mauvais écrivains (1)?
    M. Cbervïn aîné dans un rapport sur le Iroisiérne ouvrage
 de M. Rallier : basante de l'esprit et du cœur, fait observer
 a que a ce titre promet plus que l'auteur n'avait i'in-
 « lenlion de tenir; car, il semble annoncer un traité
 « complet sur les moyens de conserver cl de renlre la santé
 « de l'âme; c'est-à-dire un cours d'hygiène, de médecine et
 « surtout de morale ; il rappelle les mots gravés à l'entrée
 « de la bibliothèque d'Alexandrie : C'est ici qu'est le remède
 « de lame. Or, l'ouvrage n'est qu'un recueil d'aperçus heu-
  « reuv. et vraiment utiles, sur plusieurs sujets de civilisation;
  « ce sont des fragments, des pensées, des leçons; ce n'est
  « pas un cours, encore moins un traité. »
   (1) Vers la fin du XVII» siècle (janvier 1687), il s'éleva une qujrcllc au
sein de l'Académie Française, au scijet d'un poème de Perrault (Le siècle
de Louis-lc-Grand), dans lequel les modernes clnicnl exalté» et les anciens
tournes en ridicule. Perrault ne nommait ni Racine, ni Bo.leau, ni Lafon-
tainc, qui furent les défenseurs des anciens et que nous comptons aujour-
d'hui parmi 1rs classiques.
   Voici un passage d'une lettre de M. Jules Janin à un jeune artiste impa-
tient du succès :
    « Surtout, ne lisez pas sans contrôle les livres que nous publions; ce
 « sont là de mauvaises lectures faites pour les esprits oisifs, pour les recurs
 « inoccupés, pour les âmes mécontentes. Méfiez-vous de tout ce qui n'est
 « pas l'art calme et bien pensant, l'ait des maîtres de la langue et du bon
 « sens. Nos mauvais livres dureront une heure, les bons durciont tou-
 » jours      Lisez Boileau, Corneille, Racine, et si, par bonheur, un volume
 « de Bossuct ou de Massillon vous tombe sous la main, lisez-les, ils vous
 « apprendront que la vie est une chose sérieuse et que l'on apprend à vivre
 « en vivant. »