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340             RAPPORT SUR LES HARMONIUMS.

    Les doubles timbres ont pour effet de réduire de
 moitié (plus ou moins au gré de l'exécutant), l'introduc-
tion du vent dans chaque laye, et conséquemment d'at-
ténuer, dans les mêmes proportions, la force du son.
   Ce résultat s'obtient mécaniquement en tirant un petit
bouton d'ivoire, placé au-dessus de chaque soupape et
qui ouvre une soupape plus petite, située au centre de
la soupape principale. Les deux mécanismes sont com-
plètement indépendants. Dans la pratique, si l'on ouvre
les deux boutons qui correspondent aux deux demi-
jeux antérieurs, on obtiendra des effets de flûte et de
cor anglais, très-adoucis, très-lointains. Si l'on ouvre le
registre flûte et le bouton cor anglais, on aura pour le
chant un instrument doué de toute sa puissance, avec
un accompagnement très-atlénué qui n'étouffera pas les
dessus, quelque riche qu'on le suppose. Mais, c'est sur-
tout dans la combinaison deux à deux, trois à trois, etc.,
des huit registres et des huit boutons dont se compose
un harmonium ordinaire, que réside la richesse de cette
invention qui se prêle à produire des timbres absolument
neufs, et que l'artiste peut diversifier presque à l'infini,
puisqu'il lui est facile de réglementer, suivant son goût,
le degré d'ouverture des petites soupapes.
   II faut avoir longuement entendu le double timbre,
pratiqué par des mains exercées, pour se. faire une idée
des ressources qu'il présente.
   Les genouillères expressives ont une valeur qui doit
être mentionnée. Deux planchettes, plus ou moins orne-
mentées, sont situées sur la paroi antérieure de l'instru-
ment, à l'extérieur et un peu au-dessous du niveau des
genoux. Ces planchettes influent, l'une sur toutes les