Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         DE VILLEFRANCHE.                         191

 ensuite qu'on le laissât jouir de sa charge. Les choses s'étant
passées suivant le désir du prélat, François Buyer contrit et
humilié, continua d'exercer les fonctions de prévôt. A cette
occasion, on ne peut s'empêcher de remarquer qu'autrefois,
ainsi que nous le voyons tant aujourd'hui, beaucoup de gens
préféraient les honneurs à l'honneur.
   Je ferai une autre réflexion : j'entends bien souvent des
plaintes sur les tendances de l'autorité, à s'ingérer dans les
moindres affaires des sociétés contemporaines, et à ne pas lais-
ser à celles-ci la plus légère initiative. Si cette intrusion admi-
nistrative est un mal,—ce qui peut parfaitement se discuter,—
ou voit qu'elle n'est pas particulière à notre époque, et je ne
sais pas si aujourd'hui un préfet se mêlerait de détails inté-
rieurs et intimes, qui semblent devoir échapper à son atten-
tion. On comprend cependant que, s'il s'agit de promulguer
un règlement, l'autorité municipale , lorsqu'elle existe ,
veuille en prendre connaissance : l'intérêt du bon ordre, dont
elle est gardienne, lui en fait un devoir. C'est ce qui arriva à
Villefranche, en 1738 : une contestation survint entre les
échevinset les compagnies de l'arc et de l'arquebuse, au sujet
de règlements nouveaux ; les parties, d'un commun accord,
soumirent leurs prétentions respectives à l'arbitrage de
Camille Perrichon (1), prévôt des marchands à Lyon , et
commandant pour le roi en l'absence du duc de Villeroi.
   Après avoir pris connaissance des différents mémoires,
relatifs à l'affaire soumise à son jugement, Camille Perrichon
envoya un projet de règlement qui fut accepté, et qui mit
ainsi fin à la contestation. La manière dont on procéda mu-
tuellement, dans cette circonstance, me semble entièrement


  (1) Camille Perrichon, chevalier de l'ordre du roi, de l'Académie de
Lyon, prévôt des marchands de 1730 à 1739, né en 1678, mort en 1768.—
Lyon», dignes de mémoire.