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SOCIÉTÉ imÉRAfilE. 28Ô pensables ; les deux tiers de la population sont attachés, ou directement, intéressés à la culture du sol ; la terre est appe- lée avec raison la mère nourricière du genre humain; ses souffrances sont celles de la société entière, ses alarmes ne peuvent manquer de propager l'inquiétude générale. L'émigration des campagnes vers les wlles est profondé- ment regrettable; toutefois, une élude spéciale, approfondie du mouvement de la population, montre que le fait n'est pas nouveau et que, dans une certaine mesure, il est atténué par la proportion numérique des populations rurales, par la fécondité plus grande des familles d'agriculteurs, par la du- rée plus longue de la vie des ouvriers des champs. Les grands progrès de l'industrie ont, depuis quelques années, déterminé le déplacement des populations, plus qu'à aucune autre époque ; il ne faut pas oublier d'observer que l'émigration se manifeste, généralement, dans les localités ou Je pris des journées et le travail sont insuffisants pendant une partie de l'année; tandis que, dan« les lieux où le salaire est plus rémunérateur et, la surtout où le travail est toujours assuré, le déplacement des omriers n'est qu'une exception sans portée. Il faut des sollicitations bien impérieuses pour éloigner du sol natal sans espril de rclour. Les bons ouvriers ne deviennent j;\mais vagabonds, les mauvais oublient seuls le foyer paternel. Les chemins de fer ont aussi amené des déplacements do population, parallèlement aux besoins et aux intérêts nou- veaux qu'ils oui créés, en portant la vie et en sppclanl les bras dans des lieux jusqu'alors inhabités et condamnés à la slérililé par le défaut, ou par l'insuffisance, des voies de communication. Dans ce dernier cas, le mouvement, qui s'est opéré est un classement plus utile des forces el des intelli- gences:. Il suliit de rapprocher les dates du mouvement de la population constaté tous les cinq ans par les dénombrements,