Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                          M. CHENAVARD.                       399

nisme. De ce dernier, M. Chenavard semble avoir adopté la
devise :
        Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques.

   Il est Grec a leur manière , et si vous me permettez une
dernière analogie qui rendra ma pensée plus saisissante,
comme Ingres dans son plafond d'Homère. J'ai voulu com-
parer, non égaler. — La modestie de M. Chenavard me per-
mettra cependant de l'associer a ces noms illustres ; il
est contemporain comme eux du siècle de Périclès plus que
du nôtre; il est, comme eux, le disciple d'Ictinus et de
Phidias, nourri de la poésie d'Homère, de Théocrite, de
Bion. Sa formule est toujours simple , ce qui est en archi-
tecture un mérite essentiel. Elle comporte peu d'ornements,
mais ils sont exquis. Sévères dans l'ordonnance, sobres
dans les détails, ces compositions apparaissent tout d'un jet,
ce qui est le cachet de toute œuvre d'art bien venue. Elles
n'ont pas ce qui éblouit le regard, l'audace, la profusion,
l'imprévu, mais elles ont le calme, la sagesse, l'harmonie
qui le reposent. Rien n'y excite la surprise, tout y plaît à la
réflexion. L'accessoire>n'y occupe jamais une place usurpée;
il n'y vient pas restreindre le beau immatériel et indéterminé
qui résulte de l'unité de la conception et de la proportion de
ses parties. C'est une des règles de l'esthétique des anciens,
et, je le répète, une des règles fondamentales de l'art.
  Laissons parler M. Chenavard, nous ne saurions avoir de
plus sûr interprête de lui-même, ni de meilleur introducteur
à ses œuvres. Son langage est antique comme elles. Dans
sa dédicace, un modèle du genre, — a M. le comte Léopold
de Ruolz , statuaire à Lyon, M. Chenavard nous donne en
quelques mots sa profession de foi artistique. Elle résume
avec une grande dignité d'expressions les observations qui
précèdent : — « Vous avez souvent, lui dit-il, déploré l'in-
« constance de ce grand nombre d'esprits toujours prêts Ã