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NICOLAS BERGASSE. 369 néraux au petit pied, ou plutôt des Etats généraux à talons rouges, car l'aristocratie de chacun des trois ordres avait seule droit d'en faire partie. Quatorze évoques et quatre sim- ples prêtres seulement y figuraient pour le clergé, et le tiers-état n'y comptait d'autres représentants que les maires des vingt-cinq premières villes du royaume (1). Le 22 février 1787, celle session fut ouverte par le roi en personne. A cette première question molivée par son compte-rendu : Quelles ressources reste-t-il à la France? « Calonne, devan- çant l'audace de la Révolution, avait répondu : Les abus à détruire. Reprenant donc un à un les plans de Turgol, il présenta et fit accepter par les notables de longs mémoires sur l'établissement des assemblées provinciales, la réforma- tion de la taille, le remboursement de la dette du clergé, le libre commerce des grains, la suppression de la corvée, l'abo- lition des barrières intérieures, la refonte des gabelles, le compte-rendu public des dépenses et recettes de l'Etat, sans en excepter les dons, grâces et pensions. Il ne s'éleva que peu d'objections contre ces salutaires nouveautés; seulement, dès que le ministre réformateur en vint a proposer l'indis- pensable mesure de l'égale répartition de l'impôt territorial, l'assemblée, se tournant contre lui, osa lui demander d'ap- pliquer d'abord à sa gestion des finances, généralement ac- cusée de gaspillage , celle garantie de la publicité qu'il invoquait pour l'avenir, et de faire connaître en détail toutes les causes du déficit. On savait de reste que cette production de pièces n'était pas possible sans affronter de grands scan- dales. Calonne, après avoir résisté en face, puis équivoque (1) Ces villes étaient Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Rouen, Toulouse, Strasbourg, Lille, Nantes, Metz, Nancy, Reims, Bourges, Limoges, Orléans, Tours, Montpellier, Montauban, Caen, Amiens, Bayonne, Châlons, Valen- ciennes, Clermont, Troyes. 24