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452 DU VITAL1SME.
formules générales, les lois n'y sont admises qu'à posteriori ;
que l'hypothèse n'y est conservée qu'à titre d'expédient, de
procédé ingénieux, de chemin détourné qu'on abandonne
aussitôt qu'elle a servi à quelque chose, et qu'enfin la re-
cherche des causes premières, des causes finales et de
l'absolu en a été sévèrement bannie comme vaine el illo-
gique?
Il n'en est point ainsi dans les sciences supérieures, ou,
si des esprits logiques ont voulu leur donner la même base,
les assujétir aux mêmes méthodes et leur faire abandonner
les voies de l'hypothèse et de l'ontologie, ils n'y ont pas com-
plètement réussi. Regardez les philosophes, vous les voyez,
dans leurs discussions, s'adresser les épithètes souvent peu
bienveillantes de panthéistes, de matérialistes, de spiritua-
listes, de rationalistes, etc. D'un autre côté, tendez l'oreille
à la porte d'une académie de médecine, vous y entendez
d'orageux débats, des disputes interminables entre ceux qui
se disent organiciens et ceux qui se vantent d'être vitalistes
ou animistes.
Il y a la, n'hésitons pas à le dire, quelque méprise, quel-
que équivoque. C'est que la question est mal posée ; c'est que
l'on veut discuter ce qui ne peut être jugé ; c'est que le pro-
blème qu'on veut résoudre est tout simplement insoluble.
Examinons donc de plus près quelle est l'attitude de la
science, d'abord en présence de la vie, ou pour parler plus
exactement, en face des êtres vivants.
Parmi ceux qui cherchent la vérité, les uns s'occupent
des phénomènes de la vie, d'autres s'élèvent de l'étude des
faits à la détermination des lois, d'autres enfin embrassent
les faits, les lois et la cause de la vie.
Les premiers appliquent à l'étude des faits tous les moyens
d'exploration, toutes les méthodes d'observation, d'analyse,
d'expérimentation qui sont au pouvoir de l'homme, et ils ne