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                      SUR RICHARD DE LAPRADE.                           23

les faits afin d'en exprimer les rapports, qui s'attache avant tout
 a distinguer les maladies par leurs caractères essentiels, à
prévoir les événements par les signes, qui éclaire l'examen
direct des choses présentes par l'étude du passé, et dont la
thérapeutique est basée sur la marche que suit la nature.
   Possédant la méthode philosophique à un degré remar-
quable, Richard montrait cet esprit de réflexion qui, par-
tout, dans les faits particuliers, cherche et applique les lois
générales. C'est en s'appuyant sur les doctrines de Mont-
pellier qu'il avait repoussé la doctrine physiologique enta-
chée, a ses yeux, de matérialisme, parce qu'elle ne voyait
dans la nature humaine que des instruments isolés, qu'elle
négligeait ce majestueux ensemble, cette admirable harmo-
nie, ce consentement unanime, cette conspiration des or-
ganes qui fait un seul tout des diverses parties.
   Vous avez entendu sur ï'Animisme et le vitalisme le der-
nier travail de notre collègue répondant a la savante disser-
tation de M. Bouillier sur Y Unité de l'âme pensante et du
principe vital. Ces quelques pages d'un vieillard octogénaire
ont démontré qu'il n'avait rien oublié, rien perdu de sa lo-
gique et de sa verve. (1).
   Il n'admet pas avec Stahl et Bordeu que l'âme préside à
tous les phénomènes de la vie, quels qu'ils soient. Disciple
de Barthez, dans sa conviction, l'âme n'a en partage que les
phénomènes intellectuels et moraux ; pour expliquer les
autres, il admet une force inconnue dans son essence
qu'il ne discute point ; sous sa dépendance s'accomplis-
sent les actes corporels ; elle est désignée, sous le nom
de force vitale. Le mot principe vital n'est qu'un terme
abstrait, destiné â retracer d'une manière analytique, abré-

   (1) Ce travail est inséré dans les Mémoires de l'Académie impériale des
sciences, belles-lettres et arts de Lyon.
                                                 (T. IX. 1860-1861).