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 410                             LE MIRAGE.
Qui chatoie au soleil comme un brillant miroir,
Les trois infortunés s'affaissent sans espoir!...


Voilà donc le destin de la Sainte famille !
Seigneur, du haut des cieux où ta puissance brille,
N'as-tu guidé les tiens à travers les déserts,
Plus perfides encor que les perfides mers,
Que pour leur préparer, haletants, misérables,
Après mille tourments un tombeau dans ces sables?


Tout à coup... Oh' bonté sans fin du Créateur!...
Un ruisseau... Ce n'est plus un mirage trompeur... (1)
Aux pieds des pèlerins, roulant son onde pure,
S'élance de la terre avec un doux murmure ;
Comme pour protéger ces bienfaisantes eaux,
Un arbre sur la source abaisse ses rameaux ;
Il offre aux fugitifs l'ombre qui les convie,
Et la Sainte famille est rendue à la vie !...
Le soleil, à son tour, adoucissant ses feux,
Semble, quoique à regret, s'éloigner de ces lieux.
Dans un dernier regard lentement il contemple
Ce désert où jadis resplendissait son temple ;
De ses plus beaux rayons il pare avec amour
Ces marbres renversés qu'il revoit chaque jour ;
Il salue en passant les hautes pyramides,



   (1) Non loin des ruines cl'Héliopolis, célèbre par son temple du soleil, se
trouvent encore la fontaine de la Vierge et le sycomore sous lequel la
Sainte famille se reposa. Ils sont dus à un miracle. La Sainte famille se
dirigea ensuite vers Memphis et s'arrêta aux lieux où est à présent le vieux
Caire. Ce fut là qu'elle resta jusqu'à la mort d'Hérode-le-Grand. La retraite
où elle se cacha est dans le monastère de Saint-Serge : c'est une grotte
souterraine.