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              BIOGRAPHIE DE J.-1T SAINT-ÈVE.             321

   La gravure qu'il exécuta pour ce concours est signalée
encore aujourd'hui comme une des plus remarquables
de l'École des Beaux-Arts.
   La variété des études auxquelles s'était livré Saint-
Eve fut très-utile au développement de son talent. Initié
à Lyon, raffermi dans la science du dessin par ses études
à l'École de Paris, il avait appris de M. Richomme, à
revêtir le savoir d'une enveloppe agréable et ce fut,
Vibert se plaisait à le dire, sous la direction de l'illustre
graveur parisien, que Saint-Ève acquit cette douceur et
cette suavité de burin qui font le charme de ses ouvrages.
   Arrivé à Rome, en 1841, Saint-Eve avait commencé
immédiatement les travaux imposés aux pensionnaires,
et chaque envoi lui valut les éloges les plus flatteurs de
l'Institut.
   Un cruel événement l'atteignit vers cette époque : il
perdit son frère Emmanuel qui l'avait accompagné à
Bologne; mais, comme tous les grands cœurs, puisant
du courage dans sa douleur même, il retourna bientôt à
ses études avec une ardeur nouvelle.
    Obligé par les règlements de l'Académie de graver le
 portrait d'un artiste célèbre, ce fut le portrait d'Andréa
 del Sarto que choisit Saint-Ève. L'Institut, dans son rap-
 port du 5 octobre 1844, sur les envois de l'année, appré-
 ciait ainsi ses travaux :
    « M. Saint-Ève a rempli ses principales obligations
 « de manière à ne mériter que des éloges. Il a déjà
 « exécuté le dessin du tableau qu'il doit graver et il a
 « envoyé de plus, comme étude, un dessin d'après la
  « Sainte Cécile de Raphaël, avec une épreuve de sa
 « planche gravée du portrait d'Andréa del Sarto.
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