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praticable que pour les piétons et les muletiers. En l'ouvrant
à la hâte, peut-ôire au milieu de populations hostiles, on
n'avait eu en vue que les nécessités de la conquête, aussi plus
lard quand il fallut répondre aux besoins d'une civilisation
plus avancée, on fut obligé d'adopter un autre tracé beaucoup
plus long, faisant entre Lyon et Clermont d'immenses circuits
en zigzag par Feurs, Roanne et Vichy. C'est celui qui est
marqué sur la carte de Peutinger.
   Ces deux tracés successifs devaient se rencontrer et se
couper presque à angle droit vers Neulize ou Saint-Marcel-
de-Félines. Ce point de rencontre devait être, en temps de
guerre , important à défendre, puisqu'il couvrait a la fois les
approches de Feurs, chef-lieu du territoire Ségusiave et de
Lyon, métropole des Gaules. Nous ne nous occuperons pas
de l'itinéraire que suivait la voie romaine au sortir de Feurs;
elle devait s'écarter peu de la route tracée sur la carte de
Cassini; mais, arrivé à la hauteur du pont de Piney, le voya-
geur allant de Feurs à Roanne (de Forum-Segusiavorum h
Roidomna) avait à choisir entre deux directions. Il pouvait
emprunter un instant le parcours de l'ancienne route, que
nous venons de décrire, passer le pont (1) , et, arrivé sur la
rive gauche à une espèce de carrefour {trivium d'où est venu
le mot patois treyve) il trouvait une autre voie qui le condui-
sait dans la plaine du Roannais par Amions (2), Bully, Saint-
moyen-âge et jusqu'au XVIIIe siècle. On y avait établi un service régulier
de mulets qu'on appelait par dérision la poste aux ânes.
   (1) Ce pont se composait d'un tablier en bois supporté par trois piles en
maçonnerie , et une culée communément appelée Le Digueron. (Papyre
Masson, Descriptio fluminum Galliœ. Paris, 1618, p. 19),
   (2) L'antiquité d'Amions, dont le nom s'écrivait autrefois Mion, est attes-
tée par de nombreux débris de tuiles et de poteries romaines. M. Chave-
rondier conjecture que là a pu se trouver la station tant cherchée de Medio-
lanum. (!»». des titres du Forez, p. 536).