page suivante »
ANCIENS CAMPS. 253 Maurice, etc. S'il préférait rester sur la rive droite, à partir du point d'intersection dont nous avons parlé, il pouvait suivre une vieille roule gauloise, connue au moyen-âge sous le nom de chemin de Sayette (1), qui, pendant longtemps, servit de frontière entre le Forez et le Beaujolais, en passant par Cor- delles, Zœuvre et Vernay. Il ne restait plus, pour arriver à Roanne, qu'à franchir la Loire au gué, qui, selon quelques ingénieux étymologistes, a donné son nom à celte ville. (Rodo veut dire gué en langue celtique , on en a fait Rodumna). À cet antique chemin venait probablement s'embrancher un autre tronçon de voie romaine, qui gagnait le territoire ëduen en côtoyant toujours la rive droite de la Loire, et en passant juste ait dessous des coteaux de Perreux , où nous avons précédemment signalé l'existence d'un Châlelard, Je ne dirai rien des autres roules antiques que les chartes du,moyen- âge nous font voir sur les communes de Nervieu , Bussy , Pommiers, etc. Je laisse le soin de les décrire à M. Auguste Chaverondier, qui, depuis longtemps, prépare une monogra- phie du canton de Saint-Germain-Laval; ouvrage qui ne peul manquer d'être très-intéressant, grâce aux connaissances spéciales de l'auteur et à son étude approfondie du sujet. Pour en revenir à la question des Châtelards, il me reste à . rechercher à quelle époque, à quels événements se ratta- chent ces singuliers vestiges des luttes dont le Forez fut sans doute le théâtre ? J'ai fait observer que ces postes fortifiés sem- blent avoir été placés précisément aux endroitsles plus favo- rables pour barrer le chemin à une armée ennemie, venant du nord, en remontant soit la rive droite soit la rive gauche de la Loire, Quel fui cet ennemi ? On ne peut faire là dessus que (1) Voir le traité de paix conclu entre Guy IV, comte du Forez, et Im- bert, sire de Beaujeu, le 8 mai 1222. (Jnu. des titres du Forez, p . 481).— Voir aussi Bernard, Description du pays des Sègusiaves, p. 138.