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                            ANCIENS CAMPS.                           247

 plutôt un quadrilatère irrégulier tracé au faîte d'un plateau
 assez élevé, d'une sorte de presqu'île bornée au nord et au
 sud par des ravins très-escarpés, terminée à l'ouest par la
 grande gorge où coule la Loire , et à l'orient reliée aux
 montagnes voisines par une espèce d'isthme de cinquante
 mètres environ de largeur. C'est sur cette étroite langue de
 terre resserrée entre deux vallons, que s'élève l'ouvrage for-
 tifié dont nous avons parlé au début de cette description. En
 le voyant du chemin de fer, on ne se rend pas compte, tout
d'abord, de la destination de cette butte étrange. En s'appro-
chant on reconnaît une espèce de redoute faite en (erre et en
cailloux. On aperçoit même encore les traces d'un fossés
large de ne neuf mètres, qui la défendait extérieurement. Je
sais que beaucoup de personnesprennent ce monticule pour un
tumulus. On lui a môme donné dans le pays le nom de tom-
beau des Romains; ceci se rattache aux traditions dont j'ai
déjà parlé. Cependant, à la suite d'une étude plus attentive,
je crois avoir acquis la certitude que c'est un retranchement
du genre de ceux que les anciens appelaient lorica castro-
rum (1). Selon Polybe, on élevait ces sortes d'ouvrages en
avant de la partie d'un camp qui paraissait la plus exposée
aux attaques de i'ennemi. Ici c'était pour ainsi dire le seul
côté accessible: tous les autres points devaient être faciles à
défendre par le seul effet de l'escarpement.
     La hauteur de cet ouvrage, d'après les mesures prises au
mois de juin 1859 par M. Magnin, archilecte-voyer de la ville
de Roanne, est de sept mètres au-dessus du terrain naturel.
Ce relief a dû être autrefois bien plus considérable puisque
XAlmanach de Lyon l'estime à 18 toises. Mais depuis lors

   (1) Voir Ântiquitatum Romanorum syntagma, etc. auctore Joan. Rosino.
(in-4° Colonise. 1613). — Voir aussi Manuel élémentaire d'archéologie na-
tionale par Jules Corblet. (in-8°. 1851).