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248                      ANCIENS CAMPS,

il s'est fait de grands changements. Le monticule a été presque
entièrement livré à la culture. Les pentes se sont adoucies
et les terres, en s'éboulant, ont comblé le fossé. Bientôt ce
tertre se confondra avec les ondulations naturelles des mon-
tagnes voisines, il faudra un œil exercé pour y retrouver des
traces de fortification....!
    Le reste du plateau nous offre une surface presque plane,
légèrement bombée vers le centre. Tout le long de la partie
méridionale, on voit les fondements d'une muraille en pierres
sèches, fort irréguliôre et d'une épaisseur variale. C'est, sans
doute, celle dont parle YAlmanach de Lyon. Il me reste à
décrire l'emplacement, proprement dit, du camp. Peu familier
avec les savantes règles de la castramêtation, je n'entrepren-
drai pas de déterminer Tendroit précis où ont dû être placées
les tentes des généraux, les quartiers respectifs des légion-
naires et des auxiliaires, les portes prétorienne et décumane,
etc., etc        !! Je laisse ce soin â de plus érudits. D'ailleurs
je doute fort que ces règles classiques aient toujours été ri-
goureusement appliquées, surtout dans les derniers temps de
l'Empire romain !
    Je me bornerai à parler des restes d'antiquités , qui, à
différentes époques, ont été trouvés sur l'emplacement du
Châlelard. Il y a une vingtaine d'années, tout le plateau était
encor inculte, aussi les traces du séjour des Romains étaient
faciles à distinguer au premier coup d'oeil. 11 n'en est plus de
môme aujourd'hui que la charrue a bouleversé le sol. Néan-
moins on trouve encore à chaque pas de grandes tuiles à
rebords, des fragments d'amphore et autres vases d'usage
domestique, des mortiers en basalte dans lesquels le soldat
broyait lui-môme sa ration de blé. Ou rencontre aussi en très-
grande abondance de longues pointes en fer, parfois vertica-
lement enfoncées dans le sol. Peut-être ont-elles servi à fixer
à la terre les cordes qui retenaient les tentes. C'est vraisem-