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                      CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE.                           229

 c'est-à-dire, qu'il serait revenu du côté de son camp,
aurait établi un pont et fait passer la Saône à son armée
au lieu où, probablement, il fut rejoint par Labiénus (l).
    Cette version paraît s'écarter du texte des Commentaires,
suivant lequel, après la bataille contre les Tigurins, César
jeta, en un jour, un pont sur la Saône, afin de se mettre
immédiatement à la poursuite des Helvètes : Hoc PROEMO,
FACTO , reliquas copias Helvetiorum ut consequi posset,
ponlem in Arare faciendum curai (I, 13). — De la rapidité
du récit et de l'action, il ressort que César fit faire ce pont
aux lieux mêmes où il venait de battre les Tigurins.
   Au-dessous de Saint-Barnard où, à partir du pont,
commence à se manifester une pente sensible de la Saône,
César eût rencontré des difficultés qui n'existaient pas a

   (1) « Après le combat contre les Tigurins, César put arriver soudaine-
ment sur les Helvètes qui se trouvaient sur la rive droite de la Saône ;
et afin de pouvoir leur cacher plus longtemps ce mouvement, Cc'sar laissa,
pendant quelque temps, une partie de ses troupes sur le champ de
bataille sur la rive gauche de la rivière, et se porta, avec le reste de son
armée, vin peu plus au sud, où il fut rejoint par Labiénus, avec les trois
autres légions. Là il fit construire un pont, fit passer la Saône à toute son
armée, et se trouva tout à coup au sud des Helvètes, les coupant ainsi de
leur direction de marche projetée, et leur interdisant le plus court chemin
vers les Santons. ( GŒLER; Guerre des Gaules de César, pendant les
années 58 à 53 avant J.-C; in-8, Stuttgard, l r e partie, ch. 5, p. 17). »
   La marche projetée des émigrants, d'après M. Gœler, comme il s'en
explique ailleurs (ch. 3), était de se porter chez les Santons, par Le Puy,
Mende, Cahors ou Périgueux. Mais rien ne montre, dans l'histoire, que
telle devait être leur route. Cela ne résulte millement de l'Abrcviateur de
Ïite-Live, comme le prétend M. Gœler.
   César ne coupa point, aux Helvètes, leur chemin en les faisant rebrous-
ser vers le Nord. Ils avaient pris leur direction vers la Loire, par le pays
des Eduens, même avant que César, après avoir traversé le Khône, eût
établi, chez les Ségusiaves, le camp où les Eduens vinrent se plaindre à
lui des ravages commis chez eux par les Helvètes.