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192                LES CHEVALIERS TIREURS

conforme aux principes d'une bonne justice et d'une sage
liberté.
   Un des articles de ce règlement, rédigé par Camille Perri-
chon porte que : « s'il survient des contestations entre les
« officiers et chevaliers de l'un ou l'autre jeu (de l'arc et de
« l'arquebuse), pour la préséance ou autrement              elles
« seront vidées et décidées par le maire et les échevins
« sauf l'appel au parlement. » Je relate cette clause, parce
que j'ai sous les yeux une pièce, dans laquelle Henri Meis-
sonnier est qualifié, en 1737, de roi des nobles jeux de l'arc
et de l'arquebuse. On pourrait induire de cela que les deux
compagnies étaient réunies, tandis que la citation ci-dessus
prouve le contraire. Ledit Meissonnier possède une double
royauté, qui ne lui donne pas une bien grande puissance ; car
il demande au lieutenant général du bailliage de Villefranche
la permission de faire battre de la caisse, à l'occasion d'un
prix qui doit être tiré : l'autorisation demandée est en date
du 31 mai 1737.
    En 1764, le sieur Rivière, régisseur de la baronnie du
Beaujolais, avait affermé à divers particuliers des espaces de
terrain, dans la partie des fossés de la ville située au levant ;
or, c'était dans ces mômes fossés que les chevaliers de l'arc
pratiquaient leurs exercices, en sorte que les petits jardins
établis par les nouveaux locataires les gênaient considérable-
ment.
   Les chevaliers de l'arc, pour défendre leurs droits, adres-
sèrent donc un mémoire à Son Altesse Sérénissime, le duc
d'Orléans, qui était seigneur de la baronnie du Beaujolais :
ils remontrent au prince que leur compagnie a été établie en
1575, par les lettres du roi Henri III, lequel leur permet de
s'assembler tous les dimanches et fêles de l'année, et notam-
ment le premier dimanche de mai, pour tirer au papegaut.
Depuis cette époque, la compagnie de l'arc a la jouissance