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                DU PONT DE LA GUILLOTIÈRE.               125

de Lyon, avait supprimé et pour toujours aboli l'Im-
position dite Foraine à laquelle étaient soumis les né-
gociants , arrivant du dehors pour trafiquer dans l'in-
térieur de notre cité. Cette suppression d'un impôt très-
important, avait eu lieu à la condition qu'une somme
de 2,500 livres serait versée, chaque année , entre les
mains du receveur. Il était ordonné par le roi, que
toute marchandise, sortant ou entrant, pourrait circuler
librement hors du royaume, dans le Dauphiné, la Savoie,
le Piémont, les Bombes, la Bresse et la Bourgogne, sans
que les marchands eussent aucun droit à payer. Cet af-
franchissement avait rendu la prospérité au commerce
de Lyon. Une autre ordonnance du roi Henri IV, défen-
dait et prohibait toute exportation de deniers et de billon
 hors de la ville et du royaume; des gardes étaient com-
 mis aux portes de la ville, pour s'opposer à ce trafic
 préjudiciable aux intérêts de l'Etat; mais, ces gardes au
 lieu de remplir honorablement leur devoir, se faisaient
 largement payer, permettant ainsi la sortie des espèces,
 et très-souvent, contrairement aux ordonnances du roi,
 forçaient les marchands à verser entre leurs mains, com-
 me droit d'entrée ou de sortie, de certaines sommes qu'ils
 se partageaient ensuite. Si les marchands, s'appuyant sur
  la coutume et les ordonnances, refusaient l'argent qui
  leur était demandé, ces gardes furieux les accablaient de
  coups et d'outrages, et les forçaient souvent de laisser
  leurs marchandises aux portes de Lyon ou entre leurs
  mains, faisant ensuite naître une foule de difficultés pour
  les rendre et compromettant ainsi l'intérêt des négociants,
  victimes de leur honteuse cupidité.
    Ces abus criants devinrent si nombreux, que Lyon