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-100 LES VILLEROY. Messieurs , c'est une page de -votre histoire. Vous savez , Messieurs, qu'a côté de l'éminente corporation que vous représentez aujourd'hui, Lyon possédait alors une autre So- ciété, dite des Beaux-Arts, plus spécialement consacrée à la peinture et a la musique et fusionnée dans la suite avec votre Académie ; l'une et l'autre, nous sommes heureux de le constater, durent beaucoup aux Villeroy qui, en 1724 , obtinrent de Louis XY des lettres patentes où leur existence légale était reconnue. L'Académie des Beaux-Arts , comme la nôtre, appelait le maréchal de Villeroy, son protecteur et chef; elle saisit l'occasion de son arrivée pour lui offrir cer- tain impromptu ou divertissement en musique, qui fut chanté en sa présence, le 1er août 1714. J'avais songé un instant, Messieurs, a vous en rendre compte, mais j'avoue que ces vers ont singulièrement vieilli. Le fond n'y rachète pas la forme. D'ailleurs, je n'en finirais pas si je voulais entrer dans le détail de toutes les oeuvres de ce genre. Les curieux, s'il y en a, pourront lire avec intérêt le Retour de Pyrrhus Néoplolème enEpire, après le siège de Troie, idylle héroïque chantée a Lyon, dans l'Académie des Beaux-Arts, le 25 mai 1718 , devant monsieur le marquis d'Halincourt, le second des petits-fils du maréchal et son favori. Je leur recommande aussi le ballet représenté a la même époque devant ce jeune seigneur. Ce n'est pas seulement le goût du XVIIIe siècle pour les allégories prétentieuses qui résulte de toutes ces pièces ; elles nous montrent encore que si la flatterie assié- geait les abords du trône, elle suivait aussi les grands quand ceux-ci venaient à leur tour trôner en province. Pouvait-il en être autrement à l'égard d'une famille qui concentrait dans ses mains le monopole de tout ce qui touchait a notre cité? Aussi, que d'attentions, que de petits soins de la part du consulat pour surprendre agréablement les oreilles de ses puissants protecteurs et maîtres ! Naissances, mariages,