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                            LES VILLEROY.                               101

 de'cès, faveurs royales, tout ce qui intéresse les Villeroy est
 un éve'nement au sein de l'e'chevinage. Ici c'est un compli-
ment de nouvelle année prononcé par nos magistrats de-
vant Madame de Villeroy, religieuse aux Carmélites (I er jan-
vier 1717) ; la, c'est une pension octroyée par la ville (le
 11 octobre 1726) au médecin qui a soigné la dernière ma-
ladie du marquis d'Halincourt ; plus loin, c'est une messe
en musique pour célébrer le rétablissement de la santé du
maréchal, cérémonie qui coûte douze cent cinquante livres
aux finances municipales (1728). Je ne parle pas des abon-
dantes étrennes distribuées chaque année a nos gouver-
neurs, à leur famille et jusqu'aux moindres de leurs domes-
tiques ; il y avait là peut-être un usage général, mais était-
ce bien au consulat à faire une rente viagère de trois cents
livres à la nourrice d'un fils de M. d'Halincourt, et à décla-
rer que le bonheur de nos provinces « dépendait de l'es-
pérance d'être toujours gouvernées par des seigneurs de
cette maison (1) » (15 octobre 1728). Saint-Simon n'avait
donc pas tort quand il s'écriait, en parlant du maréchal :
Ce roi de Lyon !
   Mais j'anticipe sur le cours des événements. Revenons
sur nos pas. Avant la fin de cette année 1714, qui avait
vu le maréchal dans nos murs , son second fils, François-
Paul , simple abbé, est nommé d'emblée archevêque de
Lyon ; un cortège de dettes criantes est tout ce qu'il ap-
porte au siège de saint Pothin et de saint Irénée. Quant au
maréchal, il était de retour a Versailles. Chef du Conseil
des finances avec le rang de ministre d'Etat, un rôle impor-
tant l'attendait. Louis XIV avait jeté les yeux sur lui pour
en faire le gouverneur de son petit-fils, de son héritier.
Comme s'il eût prévu l'orage qui allait fondre sur ses fils

 (1) Registre des actes consulaires, B 826, aux Archives municipales.