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                              LES VILLEROY.                                99

tainebleau que de rares apparitions. Mais madame de Main-
tenon lui restait favorable ; il correspondait secrètement
avec elle, observant tous les mouvements de la cour. En
1712, sa puissante protectrice saisit le moment où le roi,
accablé par ses malheurs domestiques, devait naturellement
retrouver avec plus de plaisir un vieux serviteur, un com-
pagnon de son enfance. Dans cette entreprise, elle réussit
au-delà de ce qu'elle pouvait espérer ; le revirement fut
complet. Villeroy , plus influent que jamais , commença par
obtenir, pour le duc, son fils, la survivance du gouverne-
ment de Lyon, et pour ses petits-fils , les grades qui ser-
vaient d'échelons à cet emploi. Telle était la situation de la
famille lorsque le maréchal reparut a Lyon, en 1714.
   C'était à l'occasion d'une émeute suscitée par des bou-
chers. Le maréchal aussitôt jugea sa présence nécessaire au
salut de notre ville. Il arriva quand tout était fini, et n'en fut
pas moins reçu comme un héros. Parmi les ovations dont il
fut l'objet, il en est une qui a droit de notre part à une men-
tion particulière; c'est d'une de vos séances qu'il s'agit,

cour se rendait de l'une de ces résidences à l'autre. Louis XIV et Louis XV
y profitèrent bien des fois de l'hospitalité qui leur était offerte. Il en est
souvent question dans les Mémoires des deux derniers siècles. « Le feu
s'est mis à Villeroy. écrivait la célèbre comtesse de Grignan à son mari, le
lundi 5 janvier 1688. La moitié d'un corps de logis en est brûlée , et de
belles tapisseries. On estime cette perte à cinquante mille escus. » Biblio-
thèque de VÉeole des Cliartes, 4° aimée, p. 355. « Le roi revint de Fon-
tainebleau le 26 octobre (1702) et coucha à Villeroy, où il parut prendre
part comme à sa propre maison. » Saint-Simon, t. IV, p. 51. — Pendant
la dirgrâce du maréchal, Louis XIV donna la préférence à Petit-Bourg, qui
 appartenait au duc d'Antin. « Villeroy est une belle et grande maison,
 écrivait le duc de Luynes en 1743, bien meublée, grand nombre de do-
 mestiques, tous à M. de Villeroy, très-bonne chère et un4service fort aisé. •>
 (Mémoires, t.V, p. 148). La bibliothèque de M. Coste possède deux vues de
 ce château, cataloguées sous les numéros £79 et 880.