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94 LES VILLEROY. Camille se retrouve aujourd'hui dans la salle qui porte encore le nom de Villeroy. Du reste, par suite d'une administration d'un demi-siècle, le souvenir de Camilla se rattache à tous les monuments lyonnais de son temps, notamment à l'Hôtel- de-Yille, dont il a posé la première pierre le 5 septembre 1646. Je serais heureux, Messieurs, de m'étendre sur cette lon- gue carrière, si bien remplie, heureux de vous décrire l'in- dustrie naissant à Neufville par les soins de l'archevêque, de vous citer ces diverses fabriques, ces manufactures de draps qui animèrent bientôt le modeste village devenu une petite ville prospère et reconnaissante. Ne faudrait-il pas mention- ner particulièrement avec Germain Guichenon, son biogra- phe, cette espèce de nouvelle machine où plus de cent arti- sans travaillaient à préparer la soie pour la mettre en œuvre ? N'y aurait-il pas lieu de vous signaler une à une les remar- quables institutions auxquelles ce digne prélat s'est associé, et parmi lesquelles figure au premier rang celle de la Con- servation qui est en réalité l'origine de nos tribunaux de commerce. Mais l'un de vous , Messieurs, a si bien écrit cette vie qu'il a laissé peu de chose a glaner à ceux qui viennent après lui. Vous connaissez tous, Messieurs, la notice insérée par notre collègue, M. Péricaud, dans les Archives historiques du Rhône. La vous trouverez Camille de Neufville ; vous le verrez poursuivant sans relâche la ré- forme de son diocèse, multipliant les fondations pieuses et les œuvres charitables, affrontant l'émeute avec cette dignité calme et imposante qui en a souvent désarmé les fureurs, Ce n'est pas toutefois qu'on ne lui ait reproché le pouvoir im- mense dont il a joui. Il y a peut-être quelque chose de fondé dans ce qu'on a dit du joug presque impérieux qu'il étendait sur Lyon. Ne déclarait-il pas lui-même qu'il commandait en archevêque et voulait être obéi en lieutenant du roi? Mais