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DU PONT DE LA GOILLOTIÈRE. 45 de la Gaule. Le P. Menestrier raconte ainsi la mort de Gratien marchant contre Maxime et abandonné par ses troupes au moment où il pensait le combattre et lui dis- puter l'Empire: « Maxime, né en Angleterre, après avoir, « servi dans les Gaules sous les Empereurs précédents, « voyant que la jeunesse de Gratien et de Valentinien « lui donnait lieu de tout entreprendre, fit croire aux sol- « dats qu'il descendait du grand Constantin, et, prenant « le nom de Flavius, se fit reconnaître Empereur par ses « troupes et gagna quelques uns de ceux qui étaient dans « la cour de Gratien, lequel alla au devant de ce tyran , pour l'empêcher de passer en Italie. Mais le jeune < « prince s'aperçut bientôt qu'il était trahi quand il se « vil abandonné d'une partie de ses soldats, qui se je- « tèrent dans le parti de Maxime. Cela l'obligea à se re- « tirer ià grandes journées pour tâcher de gagner l'Ita- « lie. Il s'arrêta dans Lyon où il eût été en sûreté, si An- « dragathe, l'un des chefs, gagné par Maxime, ne se fût « servi d'une fourberie pour l'en faire sortir, et ne l'eût « fait tomber dans le piège qu'il lui avait préparé. Il fit « dire à l'Empereur, que l'Impératrice, son épouse, ve- « nait au devant de lui ; Gratien monte aussitôt à che- « val pour aller à sa rencontre , et ayant aperçu sur le « pont du Rhône une litière magnifique, qu'il crut être « celle de i'Impératrice , dans l'empressement qu'il eut « de la voir, il descend de cheval, met la tête à la litière, « où il croyait voir son épouse, lorsque Andragafhe qui « s'y était mis pour le surprendre, l'arrête par les che- « veux et lui coupe la tête (1). » (1) Menestrier, Histoire Consulaire de la ville de Lyon, p. 159.