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                       SUR RICHARD TE I.APRADE.                            29

   Mais, pourquoi, Messieurs, rappeler devant cette assem-
blée, sa manière de s'exprimer franche et vive, éloquente
même, dans les débats animés?... Ces qualités, vous les avez
connues : n'a-t-il pas été durant près de 50 ans, membre de
l'Académie, l'un de ses coopérateurs les plus éclairés (1)?
vous avez apprécié cette harmonie, cet équilibre des facultés

sévère raison, de réduire à leur juste valeur les doctrines et les faits énon-
cés. L'impression qu'il fit sur l'auditoire par son érudition, par sa critique
acérée, par sa discussion rigoureuse, a été un de ses plus légitimes triom-
phes : il termina cette éloquente leçon, qui pour nous est restée un mo-
dèle de polémique, et une preuve de sa vaste science, par ce trait : medi-
cina homceopathica a priori ergo absurda, a posteriori ergo impossibilis.
   (1) Une seule question, prise au hasard, va le prouver. Avant de pré-
senter l'admirable organisation qu'elle a reçue, grâce au dévouement et à
la science pratique du professeur Tabareau, l'école de la Martinière a été,
au sein de l'Académie, le sujet de longues et vives discussions. Par son
testament, la major-général Martin avait chargé la Compagnie de donner
le plan et les règlements de cette institution. Des difficultés sans nombre
se sont offertes ou ont été soulevées. Le docteur Richard de Laprade a
pris une part très active à cette polémique : sans système arrêté d'avance,
guidé par le seul sentiment du bien public, il l'était aussi par le désir de
maintenir, de conserver intacts les droits de l'Académie, les prérogatives
dues à la volonté, clairement exprimée, du donateur.
   Notre collègue a publié divers écrits dans lesquels domine la pensée de
soutenir l'indépendance et la dignité de l'Académie vis-à-vis l'autorité
administrative, qui, suivant lui, empiétait sur les pouvoirs de la Compa-
gnie, et ne tenait pas assez compte du texte sur lequel ils reposaient. On
trouve la preuve de ce que j'avance, et de la noblesse de ses intentions : 1°
dans le Rapport du 5 juillet 1 8 3 6 / 2 ° dans la réponse: Observations de
l'Académie sur le mémoire publié au nom de la Commission executive de la
Martinière ; 3° dans les Observations d'un académicien sur la deuxième
partie d'un mémoire publié par la Commission executive de la Martinière ;
4° dans les nombreux articles insérés dans le journal de Lyon le Répara-
teur, à la fondation duquel de Lapiade avait contribué.
   Toutes ces pièces méritent d'être mentionnées ; elles intéressent l'his-
toire de la fondation de la Martinière, et montrent la sollicitude de l'Aca-
démie pour le bien, pour le succès de l'école.