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454 LOTHAIRE. déchéance du prince, comme il semble résulter de la corres- pondance de celui-ci avec le pape (1). En 867, Adrien IL successeur de Nicolas Ie'', voulant mettre un terme au scan- dale dont s'attristait l'Église depuis si longtemps, leva d'abord l'excommunication de Valdrade, a la prière de l'empereur Louis, qui protestait de la docilité de cette femme aux ordres du Saint-Siège ; il eut ensuite, au Mont-Cassin, une entrevue avec Lothaire. C'est de ce fait que nous avons à nous occu- per. Voici comment M. Henri Martin le raconte dans son Histoire de France : « En 867, Nicolas 1er étant mort, Lottier alla a Rome ré- clamer la levée de l'excommunication : le pape Adrien lui donna la communion de sa propre main, mais après lui avoir fait jurer qu'il n'avait point commis d'adultère avec sa con- cubine depuis l'arrêt du pape Nicolas; les seigneurs qui accompagnaient le roi jurèrent pour leur compte qu'ils n'a- vaient point communiqué depuis cette époque avec l'excom- muniée Valdrade. Roi et seigneurs se parjurèrent également. Lother mourut peu de jours après d'une maladie prompte et violente, et tous ceux de ses compagnons qui avaient communié en même temps que lui moururent dans l'année [Annales Metenses). La multitude prit pour un châtiment de leur parjure cette catastrophe, qui soulève de terribles soup- çons contre la cour de Rome. Il est difficile de savoir jus- qu'à quel point la doctrine insensée des épreuves pouvait nait à Home le roi pour excommunié par le fait seul de sa désobéissance (excomtnunicatum habemus, Nicolai Ep. 112), mais le pape s'était abstenu de fulminer la sentence. (1) Lothaire, dans un épitre à Nicolas, placée à la suite des lettres dt ce pontife, se plaint d'être calomnié à Rome par ses ennemis qui convoitent la Lorraine; le pape, de son côté, avertit (EJJ. 27) les deux oncles du jeune prince, c'est-à -dire Charles le Chauve cl Louis de Bavière, qu'il le ménage pour éviter toute effusion de sang : preuve que déjà l'on croyait indigne du trône un souverain excommunié.