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                             NÉCROLOGIE.                            249
 celle d'un corps d'avoués près ledit tribunal. M. Menoux reçu
 parmi ces derniers exerça cette charge pendant onze ans de la
manière la plus honorable. En 1812, s'étant démis de sa charge
 d'avoué, il se fit recevoir dans le corps des avocats qui avait été
reconstitué.
    Les vingt-trois années pendant lesquelles M. Menoux exerça
cette noble profession doivent être comptées parmi les plus bril-
lantes de sa vie. Ses succès furent si remarquables que son nom
 se trouve attaché à toutes les causes célèbres de l'époque. Son
éloquence était si entraînante, surtout dans les affaires crimi-
 nelles, il savait si bien émouvoir la sensibilité et faire couler les
larmes, que la foule se pressait sur ses pas au sortir de l'audience
et témoignait son enthousiasme par des applaudissements pro-
longés, devenus une véritable ovation. Ces triomphes se renou-
velaient à chaque instant.
    M. Menoux fut nommé conseiller de préfecture en 1817, et
pendant treize ans rendit à l'administration les plus grands ser-
vices : aussi, la confiance que l'autorité avait en lui était sans
bornes. Une ordonnance du 19 mai 1825 lui donna le titre de
chevalier de la Légion-d'Honneur, distinction qvi'il avait méritée
depuis bien des années par son zèle pour le bien public, ses
talents et les droits qu'il s'était acquis à la reconnaissance de ses
concitoyens. Retiré momentanément des affaires publiques en
1830, il fut en 1832 élu bâtonnier des avocats. Enfin, devenu
conseiller à la cour royale en 1834, il trouva dans cette magis-
trature de nouvelles occasions de se distinguer. Sa haute sagesse.
son discernement et son esprit judicieux éclatèrent surtout lors-
qu'il présida les assises (1).
   Jusqu'alors tout avait réussi à M. Menoux. Il s'était toujours
montré supérieur dans toutes les fonctions qu'il avait remplies.
Son mérite était justement apprécié. Jouissant de l'estime et
de la considération générale , ayant au nombre de ses amis

  (1) Par ordonnance du 31 janvier 1842, MM. Grégorj el Mcuoux lu-
rent nommés pour présidei' les assises du 2 e trimestre de 1842. dans 1"
département de l'Ain et de la Loire,