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4 56 LOÃHAIUË. Appuyé d'un ordre de l'empereur, il manda auprès d'Engel- • berge et de lui-même le pape Adrien. Il offrit de nombreux présents à ce pontife qui, à la prière de l'impératrice, chanta la messe en présence de Lothaire et lui donna la commu- nion, mais à la condition que, depuis l'excommunication de Valdrade par le pape Nicolas , il n'aurait ni habité sous le même toit que cette femme, ni eu de criminels rapports avec elle, pas même une conversation. Le malheureux, s'ar- mant comme Judas d'un front impudent et feignant d'avoir la conscience sans reproche, ne refusa pas ; il osa recevoir a cette condition la communion sacrée. Ses fauteurs commu- nièrent aussi de la main du pontife. Parmi eux se trouvait Gonthaire (archevêque de Cologne déposé), cause principale de l'adultère public du roi. Il fut admis à la communion laï- que par Adrien, quand il lui eut présenté, devant tout le monde, une déclaration (desa soumission)..., datée de l'église de Saint-Sauveur, au Mont-Cassin, le jour des calendes de juillet (1 er du mois) (1). » Dans cet extrait des Annales de S. Berlin, rien ne mon- tre que l'église de Saint-Sauveur ait vu procéder à une épreuve judiciaire. Ce ne fut point pour une épreuve que Lothaire prit le chemin de Rome, rechercha l'intervention de l'empereur son frère, et employa les prières de sa belle-sÅ“ur Engel- berge. Le pontife, de son côté, n'en a point proposé. Per- sonne même n'en prononça le nom. Adrien, il est vrai, dé- fendit au prince de s'approcher de la sainte Table s'il avait désobéi au pape Nicolas; mais il ne lui dit pas qu'il allait lui administrer la communion afin de connaître si réellement il n'avait point désobéi; et cependant c'est ce que le pontife aurait fait, supposé qu'il eût eu recours au jugement de Dieu par l'Eucharistie. (1) Annales Bertiniani, ad an. 809. Voir l;i Palrologiv lulinr do M. l'ablu- Migiie, 1. CXXY. 1 " vol. d'Hïnciniii. col. 1245.