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112                   CORRESPONDANCE INÉDITE

ruais si vous jugez que j'aye quelque eliose dont je puisse contri-
buer à vostre louable curiosité qu'on appelle la maladie du temps,
je vous offre tout ce qui est en ma possession. Je vous supplie
d'avoir donc agréable que, de fois a autre, nous puissions avoir
commerce ensemble et de me prescrire quelle voye j'ay à tenir
pour vous escrire, en attendant que, dans un voyage que je mé-
dite à Lyon au printemps prochain, je prenne deux ou trois jours
de temps pour vous aller visiter à Bourg et vous assurer que ie
veux cstre toute ma vie sans limitation et sans réserve,
        Votre très-humble et obéissant serviteur,
                                                 D'HOZIER.
 "    A Paris, ce XI e novembre 1636.


   D'Hozier était né à Salon en Provence, pairie de Miche)
Noslradamus. Ces deux hommes qui passèrent pour des ora-
cles s'élaient partagé le temps; l'astrologue révélait les mys-
tères de l'avenir, le généalogiste ceux du passé. Ce dernier
avait embrassé dans sa jeunesse la carrière des armes et débuté
dans une compagnie de chevau-Iégers, commandée par M. de
Créqui. Ce M. de Créqui prenait une peine infinie à rassem-
bler et à coordonner les matériaux de la généalogie de sa
maison. D'Hozier s'offrit de l'aider dans celle laborieuse
tâche ; mais bientôt, de simple collaborateur, il devint auteur
de la généalogie tout entière, coup d'essai qui passa aux
yeux de ses contemporains pour un coup de maître. Les éloges
et les encouragements qu'il reçut à celte occasion décidèrent
de sa vocation. Dès ce moment il conçut le projet, qu'il réalisa
en grande partie, de dresser les généalogies des principales
maisons de France. Les faveurs ne lui firent pas défaut. De
la compagnie des chevau-Iégers de Créqui, il passa dans celle
des cent gentilshommes de la maison du roi, le 12 janvier 1627.
Gaston d'Orléans qui aimait les gens de lettres le pourvut
d'une charge de gentilhomme de sa suite, et l'année suivante
le roi lui conférait l'ordre de Saint-Michel, avec une pension