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POUR L'EXPOSITION DE 1855. 25 recule devant aucun sacrifice quand il s'agit de l'intérêt ou de la réputation de l'industrie lyonnaise, a réuni tous ces précieux produits dans une vitrine collective dont elle a fait généreusement tous les frais, et les a disposés ainsi en un faisceau inattaquable. Sans trop de présomption on peut compter d'avance sur le succès. Lyon victorieux en 1851, à Londres où il n'avait que trente-un exposants, ne peut être vaincu en 1855. Et on l'entendra encore, mais bien plus éclatant, bien plus glorieux, ce cri que nous a répété naguère, comme un patriotique écho, l'éloquent et illustre professeur, M. Dumas, ce cri de triomphe: Lyon ! Lyon! qui retentit à Londres quand tomba le rideau qui cachait nos merveilles. L'industrie de la soie est une industrie éminemment com- plexe ; multiple, elle peut se décomposer en un grand nom- bre d'autres industries. C'est en quelque sorte un mécanisme formé d'une multitude de rouages. Pour fabriquer ces tissus tantôt fermes et serrés ou légers et comme va- poreux, tantôt unis, tantôt semés de dessins ou nuancés de mille couleurs, il faut nécessairement le concours d'un grand nombre d'arts divers. Ce n'est qu'en passant par,une série d'opérations bien différentes et toutes plus ou moins compliquées, que ce cocon filé par le ver a soie peut se transformer en précieux tissu. Le fabricant est le metteur en œuvre de tous ces instruments qui, bien que très-divers, coopèrent au même résultat ; c'est l'architecte qui combine les éléments qui doivent concourir à la construction de l'é- difice. Il résulte de la que la supériorité de la fabrication doit dépendre du degré de perfection qu'ont atteint toutes les branches de cette industrie. Si à Lyon on produit des étoffes plus belles qu'ailleurs, c'est que les instruments qu'on y emploie, les arts divers qui concourent a leur pro- duction, doivent être plus parfaits qu'ailleurs. Il importait.