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216 ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPH1NÉ. sur les bords de l'Isère, ne furent point compris dans ces fron- tières de la province. Content de leur avoir enlevé leurs princes, au mépris du droit des gens, le sénat leur laissa la liberté ainsi qu'aux Rulhènes (habitants du Rouergue), leurs alliés dans la dernière guerre (1)..Marseille, depuis long- temps amie des Romains, eut un traité à part et garda sa condition de ville fédérée (2) ; mais cette grande cité, pour conserver ses lois antiques et môme ses colonies du rivage, ne fut plus aussi libre que par le passé. Elle s'était engagée à respecter sincèrement (comiter servato) la majesté du peu- ple romain et celle formule qui n'était pas dans toutes les alliances, indiquait, comme le fait observer Cicéron, qu'on ne traitait pas d'égal à égal, mais d'inférieur à supérieur (3). Aussi Marseille devait, suivant les expressions du même ora- teur, compenser les périls des guerres gauloises en fournis- sant à la République des cuirs et des rames (4). Elle avait des patrons parmi les vainqueurs (5), et d'État indépendant, elle était devenue une place forle destinée à empêcher les nations barbares de la Gaule de nuire aux Romains (6). Maximus dut avoir soin d'isoler entre eux les autres peu- ples de la province; il paraît avoir alors brisé la Confédéra- tion dont les Allobroges étaient les chefs et dont Polybe nous prouve l'existence â l'époque des guerres puniques (7). C'était en efifet une politique suivie constamment par le sénat, de démembrer les nations vaincues et d'interdire entre les dif- férentes fractions d'un même peuple tout mariage et tout (i) CœsardeB. G. , i , 10. (2) Pliti. ib. (3) Cieeron. pro Balbo , 35. (4) Pro Fonteio, 3. (5) Cœsar de Bello Civili, i. 36. (6) Pro Fonteio, 35, (7) Vo)yb. II. 5o,