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                     DE LA VILLE DE LYON.                      385
lion des médailles , une sorte de blason ta enquerre , témoignage
de la glorieuse antiquité de la ville.
    Voici une autre hypothèse tout aussi vraisemblable. La souve-
raineté de Lyon ne resta pas paisiblement entre les mains des
archevêques ; elle leur fut longtemps et vivement disputée par les
comtes de Forez, qui appuyaient leurs prétentions sur leurs des-
cendance des anciens comtes du Lyonnais. Ces prétentions, mal
fondées puisque le premier de ces eomtes , Guillaume , créé par
Charles-le-Chauve vers 870, était probablement amovible comme
son prédécesseur Gérard de Roussillon, et que ce ne fut que grâce
à l'anarchie de ces temps-là qu'il se rendit héréditaire ; ces pré-
tentions, dis-je , cessèrent lorsque Renaud , fils de Guy, réunit
sur sa tête , en 1193 , le titre d'archevêque de Lyon et celui de
comte de Forez.
   Or, les comtes du Lyonnais et leurs successeurs les comtes de
Forez de la première race avaient un lion dans leurs armes. Il
n'y avait donc à faire, pour rappeler ces anciens souverains ,
qu'un changement d'émaux ; car leur lion était de sable en
champ d'or.
   Cette version me parait la moins probable, je l'avoue, bien
qu'elle ne soit pas dénuée d'intérêt historique. La plus sûre, à
mon avis et malheureusement la plus banale, serait celle qui
donnerait pour origine à notre lion, le nom même de la ville.
   A coup sûr les bourgeois du XIIIe siècle étaient peu versés en
archéologie et n'allaient pas rechercher du fond de leurs comp-
toirs la médaille romaine , qui devait être fort oubliée alors. Mais
ils purent fort bien suivre la mode du temps, qui était de prendre
des armes parlantes. Presque toutes les armoiries anciennes sont
de ce genre et contiennent des sortes de rébus, dont la clef est
souvent perdue, ce qui fait que le nombre en paraît moins grand
qu'il ne l'est en réalité.
   Ajoutons que l'orthographe ayant varié, on trouve dans d'an-
ciens ouvrages, Lyon, ville, écrit avec un » et lion, animal, écrit
avec un y, ce qui augmente la similitude que l'on pouvait établir
alors entre ces deux noms et qui conduisait naturellement à
donner le lion pour emblème à la cité qui en portait le nom.
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