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                                 VARIÉTÉS.                                 26fl
 seroient distribuées, par des sociétés populaires de chaque canton, à celles
 des jeunes personnes du sexe qui, au jugement de ces sociétés, se seroient
le mieux distinguées dans le cours de la révolution par leur vertu et leur
patriotisme. Cet arretté a rendu toutes les filles patriotes. Dans un voyage
que j'ai fait à Billom , je me suis fait remetlre une fameuse relique qui
depuis deux cents ans étoit l'objet de la vénération publique. Les
prêtres faisoient croire que la fiole enchâssée renfermait du sang du Christ.
On la nommoît par celte raison la relique du précieuse sang. Un habile chi-
miste, que j'avois avec moi, a fait en la présence du peuple la décomposi-
tion de la liqueur que contenoit cette fiole, et il s'est trouvé que c'étoit
de l'esprit de térébenthine coloré. Cette expérience a désabusé et indigné
le peuple contre les imposteurs qui ont trompé pendant si longtemps sa
bonne foi. Avant mon départ, j'espère que le règne des charlatans sera
passé dans mon déparlement. Je ne vois pas avancer le siège de Toulon.
Cela m'inquiette ; la Convention nationale n'a qu'un moyen pour le faire
finir bien vile, c'est de décréter que Toulon sera réduit en cendres dans un
mois au plus tard , et de déclarer que les généraux sont responsables sur
leur tête de l'exécution de ce décret ; ajoutez à cette mesure que les géné-
raux, jusqu'à la fin de ce siège, ne pourront pas se retirer. Vous sauvés la
patrie avec ce moyen. La bonne volonté fait tout, et la bonne volonté man-
que dans presque tous nos généraux ; ils aiment la guerre, parce qu'elle en
fait de petits souverains, et qu'elle les enrichit.
  Adieu , mes chers collègues , bientôt je vous embrasserai ; aimés-moi
toujours etplaignés-moi un peu. Je viens de perdre une belle-sœur que j'ai-
mois tendrement; cette perte a affligé ma pauvre femme, au point que je
crains bien qu'elle ne soit malade.
                                        Adieu, Aristide COBTHOS.
                  C'est ainsi que les sociétés populaires m'ont baptisé.
                    Je leur ai volontiers abandonné mon St-Georges.


  P. S. Nous célébrons mercredi prochain une fête en l'honneur de Chalier,
de Beauvais et de Bayle. Les riches égoïstes en feront les frais. Je dotte ce
jour-là , au nom de la République , et sur les fonds de la taxe extraordi-
naire deux jeunes républicaines qui seront présentées au peuple par des
commissaires des sociétés populaires du département, dans une séance que
nous aurons le matin sur la place publique la plus vaste de cette commune.

                         (Mtatmnné sur une bonne copie de l'oriyinal.
                                                             I. P.