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              ÉTUDE» SIJB L'HISTOIRE DU DA.UPHINÉ.           227

prendre la guerre contre leurs vainqueurs. Celle race gau-
loise, si prompte à la colère et qui, même dans les formalités
d'un débat judiciaire, avait toute la furie d'un jour de ba-
taille (1), inspiraiI encore h ses maîtres une invincible terreur.
Ils se l'appelaient avec épouvante que les Gaulois d'Italie, sou-
levés au nombre de quarante mille, s'élaient jetés sur la colonie
de Plaisance et avaient à peine laissé deux mille Romains au
milieu des flammes et des ruines (2). Aussi, comme nous
l'apprend Cicéron, les généraux Romains qui commandèrent
avant César, pensérent-ils toujours qu'il fallait se contenter de
repousser ces nations belliqueuses de la Gaule, sans les atta-
quer jamais. Derrière les Allobroges et les Arvernes, ils
apercevaient des tribus ennemies ou infidèles, inconnues et
indomptables et ce monde terrible et monstrueux les faisait
reculer d'effroi ; après avoir délivré par une victoire la Répu-
blique de ses craintes du moment, ils s'arrêlaient, satisfaits
d'avoir conservé à des successeurs plus audacieux le chemin
 de la Gaule (3). Mais en attendant de plus grandes entre-
prises, la colonie de Narbonne, entièrement peuplée de Ro-
mains, était destinée à observer la Gaule et à faire pénétrer
de proche en proche la civilisation et les idées romaines dans
 ce pays redouté ! Narbonne appartient donc à l'histoire du
 Dauphiné, au moins autant qu'à celle du Languedoc dont elle
 fait partie, et voila pourquoi nous nous occupons ici de son
 établissement et de sa constitution.
   Ce ne fut que trois ans après le triomphe de Fabius Allo-
brogicus, et sous le consulat de Porcius et de Marcius, qu'un
sénatus-consulle ordonna de conduire dans le pays des Volces
la colonie de Narbo Martius (4). Tout était militaire dans

  (i) Pro Fonleio 34.
  (2) Liv. xxxi , 10.
  (3) Cic. de prov. Consul. 3a ; Semilam tenebaraus.
   {4) Vell, Pat. 1, 14.