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                     M. VICTOR DE LAPRADE.                     505

glacier géanl, c'est la voix de la cloche hospitalière du cou-
vent, la voix de la foi et de la charité; et quand le poète
surpris interroge, il reçoit, recueilli el consolé, celle admirable
réponse qui fera succéder aux tortures de l'orgueil la paix
ineffable de l'amour.
  Oh ! va ; sous ta froideur qui n'est rien qu'un mensonge,
  Un souci noble et pur à ton insu te ronge,
  Un amour doit renaître en ton cœur agité :
  Celui par qui notre âme, en son printemps vivace,
  Se couvre eneor de fleurs dans ces déserts de glace...
  Viens l'apprendre avec nous : son nom est charité !
  Viens ! tu n'auras de paix que dans le sacrifice ;
  Goûte au moins les douceurs de ton amer calice.
  L'homme, tu le sais bien, n'excelle qu'à souffrir,
  Mais il peut de ses maux faire sa joie intime,
  Si du prix de son sang il sauve une victime.
  Tu serais épargné si tu voulais t'offrir
  L'âme qui sait atteindre à la cîme où nous sommes
  S'y rapproche de Dieu sans s'éloigner des hommes ;
  Elle est là pour descendre et monter tour-à-tour,
  Et, des sommets parés de neige et de bruyères,
  Elle s'élance au ciel en gerbes de prières,
  Et revient sur la terre en semences d'amour.
   Et maintenant, ô vous tous, poètes ! de quelque nom que
vous vous appeliez: Sténio, Réné,Child\Haro!d, vous que tour-
mentent d'insaisissables aspirations, vous qui cherchez ce je ne
sais quoi inconnu que vous ne pouvez nommer, vous qui livrez
sans fin vos douleurs myslérieuses el vos plaintes échevelées
aux lacs, aux lorrents, aux fleurs, aux profondeurs des bois, à
tous les sentiers et tous les échos de la nature, cessez de gémir!
votre idéal esl à trouvé : la nature, c'est assez pour la paix d'un
jour; ce n'est point assez pour le bonheur .- Franiz aussi n'a
pas aimé le monde ; et le monde, croyait-il, l'a peu aimé ; lui
aussi, il a vécu au milieu des hommes, enveloppé dans le
voile de ses pensées qui n'étaient pas leurs pensées, de ses
sentiments qui n'étaient pas leurs sentiments. Lui aussi, fuyant,
comme vous dites, ce vasle désert de la foule, il a demandé à la