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14 RAPPORT ribles étaient déchaînés à la fois. La guerre était déclarée, lointaine, il est vrai, mais gigantesque, et qui devait imposer nécessairement au pays de grands efforts, de grands sacri- fices. La disette, renchérissant toutes les matières essentielles à la vie, fermait les bou*ses, paralysait le commerce ; l'épi- démie, sévissant dans les grands centres industriels, y désor- ganisait le travail. Elle nous menaçait aussi ; ses foudres grondaient sur nos têtes, et chaque jour des assauts partiels qui coûtaient la vie à quelques victimes, faisaient redouter un assaut général, une invasion. A coup sûr, il y avait bien là des motifs d'inquiétude, et l'on conçoit facilement que quel- ques esprits troublés aient pu douter un instant de l'avenir de notre exposition universelle. Nos fabricants, nos industriels n'hésiteraient-ils pas a s'engager dans une lutte contre l'in- dustrie étrangère, quand ils avaient déjà h soutenir chez eux une lutte sérieuse contre des difficultés qui pouvaient d'un moment a l'autre devenir assez graves pour compromettre la prospérité, l'existence même de leur industrie ? Mais ce n'est pas en France que de semblables craintes se réalisent jamais. La France, terre généreuse et féconde, a toujours des bras prêts pour toutes les luttes. Quand l'honneur national est en jeu, on peut compter, quelles que soient les circons- tances, qu'elle trouvera de nombreux et ardents défenseurs. Les difficultés, les périls, loin de la décourager, de l'abattre ne font que l'exciter, et servent à manifester sa grandeur. Aussi , l'appel du Comité a-t-il été entendu. Il a pro voqué un véritable élan parmi les industriels du départe ment. De tous côtés, chacun s'est empressé de venir mettre son nom sur le livre où s'inscrivaient les volontaires de l'industrie, de s'enrôler dans l'armée qui s'organisait partout à la fois pour soutenir l'honneur de la France engagé dans un grand combat industriel avec toutes les nations. Six cent trente-trois personnes se sont fait inscrire sur