page suivante »
POUR L'EXPOSITION DE 1855. 19 nation qui les a conquises, mais la victoire doit tourner au profit de l'humanité. Ainsi, l'on ne peut confondre le but des «expositions uni- verselles avec celui des expositions nationales. 11 résulte de là que ces deux sortes de concours doivent différer aussi dans leur nature, et qu'on ne peut, dans le choix des élé- ments qui doivent les composer, se guider sur les mêmes principes. -C'est ce qu'a parfaitement compris le Comité du Rhône, lorsqu'il a eu à former sa liste d'exposants. Il a senti que dans cette circonstance spéciale il ne devait pas être question d'individus, de localités, mais de nations ; que les exposants qu'il allait désigner ne devaient pas être les re- présentants d'une \ille, d'un département, mais d'une nation, de la France ; que chaque département devait envoyer, non pas un spécimen de tous les arts industriels qu'il cultive, dans le but de montrer la variété de ses ressources, mais qu'il devait exposer seulement les œuvres de cette partie de l'industrie nationale dans laquelle il excelle, qu'il a en quel- que sorte monopolisée ; par exemple Lyon ses soieries, Tarare ses mousselines, l'Alsace ses tissus imprimés, Saint- Etienne ses rubans, ses armes, le Puy ses dentelles, etc C'est en se basant sur ces considérations que le Comité a opéré la révision de la liste des exposants. C'est en consé- quence de ces principes qu'ont dû être écartés de prime- abord de nombreux prétendants, dont les produits, bien que souvent capables de figurer honorablement dans nos con- cours nationaux ne présentaient pas ces caractères spéciaux qui devaient leur donner place à l'exposition universelle. Par ces motifs, qui n'attentent nullement à l'habileté des industriels écartés, le Comité, après un examen sévère et consciencieux sur la nature, l'importance et le degré de perfection de l'industrie de tous ceux qui s'étaient fait ins- crire, a cru devoir rayer 206 noms de la liste.