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         LA VÉRITÉ SUR LE GKAND-THÉATRE ])E LYON.                323

 dirigés par l'administration. Sans doute, ainsi que leditM.Bellin,
 il est bon et utile que cette branche des dépenses soit portée h
 la connaissance du public, mais il nous parait convenable aussi
que ce même public ait confiance dans l'expérience et la sollici-
tude de ses magistrats. Quant à la leçon profitable que doit nous
donner l'expérience de ces dernières années, nous pensons que
celui qui vient nous les retracer dans cette intention a besoin de
se distinguer par une rigoureuse exactitude autre que celle des
citations des chiffres et des dates. Il doit aussi en critiquant les
actes publics s'abstenir de toute personnalité, éviter de répéter
des calomnies dont le bons sens a fait depuis longtemps justice
et ne puiser qu'à des sources pures en s'appuyant sur des docu
ments exacts qui ne soient point le résultat de l'esprit de parti. Il
faut qu'il se défie des récits et des réflexions de certains journaux
crainte de tomber dans des erreurs manifestes, et en rapportant
un fait exact en lui-même chercher à s'en expliquer la cause et
dans quelle circonstance il eut lieu : ce qui fort souvent en change
complètement le caractère.
    Nous craignons que M. Bellin n'ait pas toujours suivi cette marche
prudente, car, dans son travail, nous trouvons réuni indistincte-
ment et sans examen tout ce qui tendait à appuyer ses opinions
personnelles si défavorables à l'administration de 1826 ainsi qu'aux
architectes dans ce qui regarde l'affaire du Grand-Théâtre.Plusieurs
fois pendant la lecture de son livre, nous nous sommes demandé
comment il se faisait que l'auteur dont les bonnes intentions ne
peuvent être révoquées en doute avait pu se laisser aller à des
critiques personnelles non seulement contre des artistes recom-
mandables, mais même contre d'honorables magistrats, et négliger
de s'assurer de l'exactitude des faits qu'il empruntait à des feuilles
périodiques dont le nom seul devait lui inspirer quelque défiance,
en accueillant leurs assertions comme des vérités parfaitement
établies. En vain M. Bellin, pour parer à une réfutation aussi
naturelle que facile, et qui lui a été annoncée, se retranche avec
beaucoup d'art derrière les documents qui lui ont servi. En vain
évite-t-il avec habileté de donner son opinion sans la couvrir
d'une citation afin de se décharger d'une trop lourde responsabilité,