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LA CHARTREUSE DE VALBONNE (OARB) . Chartreuse de Valbonne, au fond des bois cachée, Ainsi qu'un nid d'amour, d'innocence et de paix, A ton doux souvenir ma pensée attachée Se plaît à s'égarer sous tes ombrages frais. Je les revois toujours tes collines boisées, Dont un brûlant soleil illumine le front ; Et ta longue prairie aux teintes irisées D'un méandre de fleurs embrassant le vallon. Sous de hauts peupliers ceints de vignes sauvages, Ton onde, en se voilant, serpente avec lenteur; On dirait qu'elle craint de fuir tes beaux rivages, Et les fuit à regret comme on fuit le bonheur. Le pampre, le figuier, l'olivier de Provence • Croissent autour de toi, mêlés aux blonds épis; C'est, au désert ravi, la féconde abondance De sa prodigue main versant les dons bénis. Octobre 1855. 18