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 les hommes les plus recommandables, il était parfaitement
 heureux, lorsque le 24 février 4842 il perdit l'épouse ver-
 tueuse qui pendant quarante-huit ans avait embelli son exis-
 tence. Ayant eu la douleur de perdre ses enfants, Mme Menoux,
 depuis bien des années, s'était retirée du monde et s'occupait
 de bonnes Å“uvres. Sa mort fit couler bien des larmes que son
 époux désespéré s'efforça de rendre moins amères en continuant
le bien qu'elle avait fait (1).
    En 1848, à cette même date du 24 février, la proclamation de
la république en France enleva M. Menoux à ses fonctions de
 conseiller municipal, qu'il remplissait si honorablement depuis
 1837. Quatre ans après, en 1852, atteint par le décret du iel mars,
M. Menoux fut obligé de se démettre de ses fonctions de conseil-
ler à la Cour d'appel dont il était une des plus vives lumières :
il avait alors quatre-vingt-quatre ans. La haute intelligence de
 cet homme extraordinaire avait défié les années, elle n'avait rien
perdu, elle acquérait toujours. Cet événement affecta M. Menoux
sans l'abattre. Rester dans l'inaction était impossible à un homme
aussi supérieur. Il rouvrit son cabinet d'avocat et donna des
consultations que sa haute expérience, son jugement sain et
droit rendaient encore plus précieuses.
   Cette retraite forcée, voulue par une loi inflexible, produisit dans
le monde une réaction en faveur du magistrat éminent dépossédé.
Chacun s'empressa de protester en le comblant d'honneurs, de
témoignages d'affection et de respect. L'Académie des sciences,
belles-lettres et arts de Lyon dont il était le doyen et par l'âge
et par la date de l'admission (2), le renomma président en rem-
placement de M. Grégorj, décédé. La Société littéraire fit plus,
malgré son règlement, elle le proclama à l'unanimité président
à vie, exemple qui fut suivi par les Sociétés d'éducation et d'hor-
ticulture dont il était un des membres les plus distingués (3). Ces
témoignages d'affection respectueuse firent verser à M. Menoux

  (t) Voir le journal Le Rhône du 27 février 1842.
  (ï) Nous avons dit que celte date remontait à 1800.
  f3) Il avait été reçu membre de la Société d'éducation en 1845