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1 NÉCROLOGIE. 251 des larmes d'attendrissement. Depuis cette époque, cet homme respectable fut entouré de soins, d'attentions et de préve- nances : on était si heureux de la satisfaction qu'il éprouvait de se voir aimé. Ce bonheur devait être de courte durée... Dans le milieu de juin dernier, M. Menoux sentit ses forces diminuer. D'abord il garda la chambre, puis ensuite le lit : une grave affection intérieure se manifesta. Les hommes de l'art j u - gèrent sa fin prochaine et cette prévision ne fut que trop juste. Le 31 juillet à onze heures et demi du soir, M. Menoux expira sans agonie, possédant toujours la plénitude de ses facultés in- tellectuelles. Ses derniers moments furent ceux d'un chrétien. Huit jours avant sa mort, il avait reçu les secours de la religion, et depuis il ne s'occupa plus que de l'éternité. Le 3 août au ma- tin, on vit se presser à ses funérailles tout ce que la ville ren- ferme d'hommes distingués dans la magistrature, le barreau, les sciences, les lettres et les arts. Ce fut un deuil général. M. Paul Sauzet, président de l'Académie, prit la parole sur la tombe de M. Menoux , et, dans une magnifique improvisation , fit l'éloge de cet homme de bien. Jamais le grand orateur ne fut mieux inspiré, jamais son beau talent ne s'éleva plus haut que dans ce moment si triste et si solennel. Après M. Sauzet, M. Fraisse, au nom de la Société littéraire, exprima dignement les regrets de ce corps savant, le premier qui salua M. Menoux du nom de président à vie. M. Brun prit ensuite la parole au nom de la Société d'éducation, dont il sut traduire en peu de mots les sentiments honorables qui l'animaient envers l'homme juste et vertueux dont elle déplorait la perte. M. Menoux, dans le cours de sa longue carrière, avait vu tomber autour de lui tous les siens. Il serait resté seul si. ses vertus, sa bonté, son amabilité n'avaient rassemblé autour de lui un certain nombre de vrais amis. Il a trouvé en eux pendant de longues années ces soins qui lui rendaient l'existence plus douce et ces prévenances qui font le charme de l'amitié. Un dévoûment si rare l'avait profondément touché, et dans ses der- niers moments où il a toujours conservé intacte cette haute in-