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214 ÉTUDES SUli L'HISTOIKE DIT «AVJPHINÉ. Règlement qu'on allait faire, le sénat en élaborait lui-même les principales dispositions et ne laissait partir ses commis- saires qu'avec des instructions précises et impératives (1). Il est probable que ce fut de celte dernière façon que les choses se passèrent, lorsqu'il s'agit de régler le sort de la Gaule Narbonnaise, et que les pouvoirs remis à Fabius Allobrogicus et à son conseil furent renfermés dans des limites fort étroi- tes (2). La Gaule n'était point en effet une province ordi- naire el ces Âllobroges qui avaient autrefois fait la guerre avec de si grandes armées, (3) étaient des sujets trop redou- tables pour que l'on ne méditai pas avec soin les lois desti- nées à les régir. Lorsque l'arrivée des Commissaires était annoncée au Consul, il abandonnait aussitôt toutes les autres affaires (4) pour aller à leur rencontre et s'entendre avec eux. Il ordon- nait en même temps aux principaux seigneurs du pays de se rendre à jour nommé dans une ville désignée où il faisait transporter les archives publiques (5). Puis, à l'époque fixée par son édit, il montait, avec les députés du sénat, sur son tribunal, autour duquel se pressait en tremblant la popula- tion vaincue. Le Summotor chargé d'écarter la foule, le Prœco ou crieur public, et YAccenms (appariteur), officiers dont les noms paraissaient aussi étranges que leurs fonctions et leurs insignes (6), ajoutaient encore à la terreur. Rome savait ainsi parler aux yeux et aux oreilles par des cérémonies que leur simplicité même rendait plus imposantes encore, et ces formes graves et solennelles, capables d'effrayer des re- (i) Inchoala omnia... Liv. xi.v , 17. (a) Cicéron parle de sénatus consultes, pro Fonteio, 1. (3) Strabon , iv. p. ao3. (4) Oimiibus aliis omissis. Liv. (5) » . (6) Insueta oculis auriluisque. Ib,