page suivante »
ÉTUDES SUK L'HISTOIRE DU DAUl'HINÉ. 215 gards habitués au faste des monarchies asiatiques (1) , ins- piraient aux rudes guerriers de l'Occident un élonneraent mêlé d'épouvante. Au milieu de la crainte universelle, le proconsul se levait pour promulguer en latin les lois qu'avait envoyées le sénat ou qu'il avait arrêtées lui-même de l'avis de son Conseil ; puis un interprète traduisait immédiatement dans la langue des vaincus la constitution que venait de pro- clamer le général vainqueur (2). Les Romains donnaient à ces lois, faites pour régir les peuples (regere imperio populos), le nom de Forme ou de Formule et c'était là le premier acle de leur empire et le commencement de la Paix romaine. Ce fut de celle manière solennelle que la domination du peuple-roi fut organisée dans la Gaule Narbonnaise après la victoire de Fabius Maximus; mais il devait se passer longtemps encore avanl que les enfants de ce pays belliqueux bénissent l'heureux jour qui l'avait mis sous la dépendance de Rome. Il ne nous est rien resté sur la Formule que promulgua Fabius AHobrigicus, mais il est possible, en réunissant et en interprétant plusieurs passages des historiens anciens, d'en deviner le contenu. Le proconsul paraît avoir commencé par établir les limites de la nouvelle province qui s'étendait au midi jusqu'à la mer et aux Pyrénées, à l'ouest, jusqu'aux Cévennes, au nord, jusqu'au lac Léman et au Jura, à l'est, jusqu'à la montée des Alpes et au Var. (3) Une inscription triomphale trouvée à Versoix, village au nord de Genève, semble avoir été placée là par le vainqueur lui-même, pour servir de limite septentrionale (4). Les Arvernes, malgré leur double défaite à Vindalie et (i) Assuelis regio imperio. Ib, (2) Ib. (31 Plin. H. Nat. m . 5. Ci) Gritter cccvi , 6,